jeudi 5, vendredi 6, samedi 7 mars

Peut-être que les araignées sont capables de faire semblant de mourir devant un danger imminent ?
Si seulement je pouvais faire ça de temps en temps me mettre en pause.

Son travail, elle l’a toujours bien fait. Quitte à expulser des gamins qui avaient menti. Elle l’a toujours bien fait, mais peut-être trop bien.
Surtout quand elle a rencontré S, l’un de ces Mineurs Non Accompagnés, l’un de ses trop nombreux dossiers. Et qu’elle a voulu changer le système de l’intérieur.
Elle travaille toujours dans l’Aide Sociale à L’Enfance. Mais plus avec les MNA. On préfère ça, qu’elle ne le fasse plus.

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Après deux créations participatives menées avec des lycéens primo-arrivants en classe UPE2A, j’ai eu besoin de comprendre ce qu’ils vivaient, et plus précisément la manière dont ils étaient accueillis. Cela me semblait trouble, dispersé, voire opaque pour qui n’a pas appris le jargon bureaucratique et ses sigles énigmatiques. J’ai rencontré des professeurs, des éducateurs spécialisés, des directeurs de centres, des juristes, des avocats, et des employés de l’Aide Sociale à L’enfance. Tous sont aux prises avec des injonctions contraires, oscillant entre déborder les limites légales de leurs métiers et s’y cantonner par souci de protection ou de loyauté. D’un côté comme dans l’autre, le sens de leur travail est mis à mal.
Ces paroles recueillies la plupart du temps en off racontent un état du monde politique, celui de la France et de ses contradictions dans l’accueil des mineurs. Elles interrogent la responsabilité de chacun dans ce système, en commençant par ceux qui sont engagés par leur travail. Elles interrogent notre regard sur l’autre, et plus précisément sur l’enfant étranger qu’on n’accueille qu’à titre provisoire.
A partir de la retranscription parfois imaginaire de ces voix, j’ai commencé à écrire un monologue polyphonique. Une femme seule en scène, traversée par ces voix contradictoires, glissant dans l’absurdité de ces trajectoires, et dans la folie énigmatique de cette bureaucratie.


Charlotte Lagrange

Texte à paraître aux éditions Tapuscrit/Théâtre Ouvert

Production La Chair du Monde
Coproductions (en cours) : Le NEST – CDN transfrontalier de Thionville-Grand Est; La Comédie de Béthune – Centre Dramatique National Nord – Pas de Calais; Théâtre Ouvert – Centre National des Dramaturgies Contemporaines; Théâtre du Beauvaisis – Scène Nationale de Beauvais

Avec le soutien de La Chartreuse de Villeneuve-Lez-Avignon – Centre National des écritures du spectacle, Théâtre Ouvert-Centre National des Dramaturgies Contemporaines, Région Île-de-France

La compagnie est en convention triennale avec la Région Grand-Est dans le cadre de l’aide à la structuration 2018/2020.

Lieux de résidences MA Scène Nationale de Montbéliard, Le NEST – CDN transfrontalier de

Thionville-Grand Est, le Théâtre Paris-Villette Made in TPV, La Chartreuse de Villeneuve-Lez-Avignon – Centre National des écritures du spectacle.

Avec Marie Dompnier
Collaboration à la mise en scène Valentine Alaqui

Scénographie Camille Riquier
Son Mélanie Péclat
Lumières Kevin Briard

Durée : 1h - à partir de 15 ans
Carte TO
Plein tarif 6€ Entrée libre
Tarif réduit 4€ Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs 4€
Associations, groupesà partir de 6 personnes 4€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) 4€