Seuls les vivants peuvent mourir
Seuls les vivants peuvent mourir construit une dramaturgie dans une zone de l’espace-temps où les choses fuient, s’estompent, s’échappent. Nous sommes dans ces moments de la vie, où la confusion des personnes, des mots et des actes est persistante. Cette confusion est contagieuse. Nous sommes à ce moment de la vie où les êtres s’amenuisent, où la vie hoquette et commence à faire défaut, où le présent se mélange aux souvenirs.
Aurore Jacob réussit, par sa langue et sa construction dramaturgique, à nous faire entendre concrètement la confusion de ces moments. Elle nous conduit en lisière de cette fin de vie dans une apesanteur qui allège le tragique de l’histoire, sans pour autant en diminuer la profondeur.
Ces instants décisifs réactivent le récit familial et les connections intimes de notre rapport à la mort. À travers une apparente quotidienneté des échanges, elle saisit sur un mode mineur l’intensité des enjeux et creuse ainsi, grâce à une stylistique et une composition rigoureuse, le compte à rebours qui est en route, pour chacun de nous.
Madeleine Louarn
Le texte est paru aux éditions Tapuscrit / Théâtre Ouvert
Production Théâtre Ouvert
Théâtre Ouvert poursuit avec Aurore Jacob un parcours qui a commencé il y a quelques années et s’est concrétisé avec la parution de sa première pièce Au bout du couloir à droite et la mise en espace de celle-ci par la chorégraphe Olivia Grandville à l’initiative de Théâtre Ouvert créée en 2014 dans le cadre du Focus à Théâtre Ouvert.
Cette mise en espace a été été reprise en 2015 au TU-Nantes dans le festival Flash Danse # 4 et à la Chartreuse de Villeneuve lez Avignon.
par Madeleine Louarn
avec Chloé Dabert, Stéphanie Farison, Charline Grand, Pierre-Félix Gravière, Benjamin Monnier