Des guerriers dans le crâne
Trois personnages. Trois monologues d’affilée. Un fait divers. Et la parole donnée à des « pauvres gens » perdus dans des paysages sans nom ou pris dans un univers urbain sans horizon. Une parole qui sort comme une logorrhée ou un soliloque. Bien loin de Lars Norén, il y a bel et bien une absence de guerre, un théâtre où l’on ne se confronte plus, où les relations ne sont plus à démêler mais à contempler de loin comme un pur objet mis en exposition. La guerre dans le crâne semble avoir dévidé la scène et le sang des personnages pour n’en garder que des contours flottants. Cependant, nous retrouvons cet éternel attrait du glauque, du sordide, mêlé à la « soupe au choux » qu’on a finalement envie de regarder avec de bonnes chips et du coca-cola, juste pour le plaisir du leitmotiv, où l’on pourrait percevoir l’ombre de Maldoror pris dans une fantasmagorie à la Fargo.
Grégoire Strecker
Fabulamundi Playwriting Europe
Production Théâtre Ouvert
Avec le soutien de Fabulamundi-Playwriting Europe, du programme Culture de l’Union européenne, de la Maison Antoine Vitez
traduction Laurent Muhleisen et Frank Weigand
mise en voix par Grégoire Strecker
avec Dominique Frot, Paul-Adrien Bertrand, Philippe Fretun