Les Enchantements
C’est l’été aux Enchantements. Accablé·e par la chaleur, chacun·e rêve d’un ailleurs : Dubaï ou Marseille, peu importe, tant qu’il y a la mer.
Alors que les darons sont au café et que les enfants défilent en direction de la piscine municipale irrémédiablement fermée, un plan en or voit le jour. Pour passer le temps et gagner de l’argent, deux groupes de jeunes font fleurir des piscines en haut des immeubles, se livrant à une course au bénéfice qui oppose filles et garçons. Avec le temps qui passe, l’eau s’infiltre entre les murs, les dalles et le béton pour reprendre ses droits.
MO – Ah ouais j’voulais savoir c’est vous qui avez défoncé la balançoire l’aut’fois nan ?
LU – La rouge là ah ouais ouais mais attends chte raconte c’est quand on était avec les autres là ils cherchaient les histoires de ouf moi tu m’connais j’veux pas d’problèmes mais jamais il s’approche ça y est c’est bon il fait quoi alors c’est pas j’marche vers lui genre j’vais t’enculer
MO – C’est pas ça qu’chte d’mande l’histoire j’la connais juste va réparer
LU – Chuis quoi moi réparateur de balançoires
MO – Tu casses tu répares
LU – Mais t’as fumé toi j’ai autre chose à foutre
MO – Tu casses tu répares
« Tu nous parles de la rue, mais la rue c’est ma vie,
Donc tu parles de ma vie fils de pute, applique-toi. »
Niro, Fort et vivant
Le texte naît avant tout du désir de mettre sur les plateaux une langue qui émane des quartiers populaires, mais qui s’insinue maintenant partout, est reprise dans diverses strates de la société. Elle est re-mâchée, ré-appropriée, régionalisée… Je veux ici célébrer cette langue et travailler son adaptabilité face à toutes les situations : si j’ai besoin d’un mot pour dire quelque chose de précis et qu’il n’existe pas, je l’inventerai. Le texte se veut au plus proche, en re-traduisant toutes ses consonances par le biais de mots écrits presque en phonétique, par la suppression de plusieurs éléments de ponctuation et par l’insertion d’oralités servant de respirations au sein des répliques.
J’ai aussi voulu travailler précisément la manière dont la parole fuse entre et à l’intérieur des groupes. J’ai pensé leurs interactions comme une machine qui doit péniblement se remettre en marche car écrasée par la chaleur. Il fallait que chaque prise de parole en entraîne une autre, même si c’est pour ne rien dire de primordial. Il est important de garder en tête que les silences indiqués dans le texte peuvent durer des dizaines de minutes, mais que le rythme des interactions reste, lui, très soutenu.
Il était important pour moi de montrer une face des quartiers populaires sans violence, sans adversité évidente et personnifiée. Les personnages des Enchantements ont une idée, et la mènent à bien. Ils ont la possibilité d’aller au bout sans être rattrapé.es par des choses qui, d’habitude, les contraignent dans les récits. » – Clémence Attar
REVUE DE PRESSE
Création
Le Monde : « Une pièce qui ne passe pas inaperçue. […] Ce qu’on entend sur le plateau, porté par six comédiens épatants d’entrain, de fraîcheur et de justesse, est donc le français hybride et savoureux des jeunes, tel qu’il s’exprime de rue en rue dans les territoires excentrés et bien souvent défavorisés. Un langage dont la verdeur, l’éloquence, la poésie et l’humour sautent aux oreilles du public en franchissant l’épaisseur de ses préjugés. »
Tous en scène, France Culture : « Clémence Attar veut ici célébrer cette langue et travailler son adaptabilité face à toutes les situations […]. Le texte se veut au plus proche, en re-traduisant toutes ses consonances par le biais de mots écrits presque en phonétique, par la suppression de plusieurs éléments de ponctuation et par l’insertion d’oralités servant de respirations au sein des répliques. »
France Info : « Profondément attachants, les personnages reflètent parfaitement la jeunesse d’aujourd’hui. Irrévérente, persévérante, créative, elle refuse de subir et fait tout pour s’en sortir. »
Sceneweb.fr : « Un spectacle encore frais mais gonflé à bloc, une représentation de la jeunesse pleine d’humour et d’envie d’en découdre, Les Enchantements séduit par sa fantaisie et son oralité bien troussée. »
Zone critique : « Dans cet univers de jeunes adultes en devenir, pris entre le réalisme de l’immeuble vieillissant et l’incertitude du vaste monde où ils aimeraient entrer dans le cas des gagnants, Clémence Attar et Louna Billa nous offrent un espace d’imagination réjouissant. »
L’oeil d’Olivier : « Les Enchantements, c’est une histoire, qui est racontée par des personnages, qui fait rire sans jamais se moquer, qui a quelque chose à dire, et qui se passe dans les quartiers populaires. Point. «
Avant la création
La Terrasse : « Clémence Attar, Louna Billa et le collectif STP s’emparent du plateau avec tonus et drôlerie. Grâce au levier de la langue et au point fixe des quartiers populaires, ils soulèvent le monde. Eurêka ! »
Théâtre(s) N°33 : « Il y a bien la chaleur étouffante, engluant tout le monde, la piscine municipale fermée, la débrouille, la bricole, les idées foireuses des potes et le plaisir de l’entraide, le tout porté par un travail sur l’oralité d’une langue urbaine, inventive, fureteuse, avec ses saillies et coups d’éclat. »
Toutelaculture.com : « Si l’on comprend que le thème est celui de l’éco-anxiété, sa réalisation s’inscrit, elle, dans le réel. Une tranche de vie au goût de transpiration et d’asphalte brûlant qui pousse ces jeunes à trouver une solution avantageuse pour eux mais également pour la cité. »
Théâtre actu : « Clémence Attar fait entendre « le bruit sourd des grands ensembles » dans une pièce remarquablement écrite. […] Ce texte tout à fait saisissant par sa forme et on ne peut que souhaiter assister à une représentation prochaine. »
Le Matricule des Anges : « Pas de misérabilisme, mais une créativité, une envie de vivre qui font plaisir à voir. Et à lire. On a envie de les rejoindre autour de la piscine. »
Un livre, un jour – radio zinzine : « Un hommage à l’eau, tout en poésie, car l’eau reprend ses droits, s’insinue, s’infiltre partout, comme la vie. Un conte moderne très agréable et très original, dans son écriture et sa conception. »
© Christophe Raynaud de Lage
PRODUCTION collectif STP
COPRODUCTION Théâtre Ouvert – Centre National des Dramaturgies Contemporaines
SOUTIENS Lauréat 2022 de la fondation Entrée en Scène, Dispositif d’insertion professionnel de l’ENSATT, DRAC Auvergne-Rhône-Alpes
ACCUEIL EN RÉSIDENCE Le CENTQUATRE-PARIS, L’espace Arthaud, l’École Nationale Supérieur des Arts et Techniques du Théâtre (ENSATT), Théâtre des Célestins
Avec la participation artistique du Jeune Théâtre NationaL
REMERCIEMENTS à la troupe 2023-2024 de la MJC Laënec-Mermoz
Production et diffusion Sarah Corroyer (collectif STP)
Administration Aziliz Edy (collectif STP)
Texte Clémence Attar
Édité aux éditions Théâtrales
Une création du Collectif STP
Mise en scène Clémence Attar, Louna Billa
Avec Leslie Bouchou Carmine, Mama Bouras, Yasmine Hadj Ali, Antoine Kobi, Eliam Mohammad, Clyde Yeguete
Costumes Anouche Garand
Création sonore Amaury Dupuis
Création lumières et régie générale Lucas Collet
Régie lumière Lucas Collet, Nicolas Zajkowski
À partir de 13 ans
LUN, MAR, MER À 19H30
JEU, VEN À 20H30
SAM 20 JANVIER À 20H30
SAM 27 JANVIER À 18H
Carte TO | ||
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Plein tarif | 20€ | 14€ |
Tarif réduit | 14€ | 10€ |
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs | 8€ | |
Associations, groupesà partir de 6 personnes | 8€ | |
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s) | 12€ |