D’une prison haïtienne, une voix s’élève. Elle scande, dans une seule longue phrase, les malheurs du pays : pauvreté, famine, catastrophes naturelles, pouvoir corrompu, église hypocrite. C’est un cri. Un poème dramatique qui ne cherche pas l’esthétisation de la misère et de la violence politique, car le poète les vit, du fond de son cachot de Port-au-Prince. Sa parole emprisonnée résonne d’autant plus qu’on l’a bafouée, empêchée, retenue. Éminemment théâtral par son oralité et son rythme, un poème partition pour un homme au souffle long, comme pour un chœur puissant. Jean D’Amérique pousse ce cri en écho à d’autres confrères et consœurs poètes emprisonné·e·s d’hier et d’aujourd’hui : Federico García Lorca, Aslı Erdoğan, Nâzım Hikmet… et la force de son verbe rejoint la subversion de Jean Genet et l’allant d’Aimé Césaire.
EXTRAIT
je connais ces trois jours de juillet à Port-au-Prince
où la colère n’a pas attendu le bus
pour aller au travail dans la rue
ces trois jours de juillet rouge
où la faim s’est suicidée dans les supermarchés
sans demander permission à un portefeuille
la lumière parfois un pain chaud
la violence seule boulangerie
La mise en lecture musicale du texte donne à entendre la perspective d’une voix aux prises avec les ténèbres, un cri nourri de colère qui émerge des abysses pour exploser les barreaux, la nuit barbelée. Il s’agit de mettre en lumière l’urgence de cette parole qui s’élève contre l’oppression, dans le même esprit que la seule et longue phrase qui compose la pièce.
NOTE D’INTENTION
« Mon personnage, au-delà du récit de sa ville meurtrie par la violence, mène le pari d’une parole érigée contre la répression. Il fait résonner les mots pour essayer de retrouver un souffle, une lumière. C’est là sans doute une perspective qui rejoint ma démarche d’écriture théâtrale : créer des personnages dont la parole poétique est la première arme d’existence. »
– Jean d’Amérique
REVUE DE PRESSE
Médiapart, 15 novembre 2022 : « Courage, désespoir, rage, talent, combattivité, espoir : les mots reprennent sens »
Pour cette septième édition, la première au 159 avenue Gambetta, le festival explore la manière dont des auteur·rice·s, se saisissant de matériaux documentaires (intimes, politiques, historiques, sociétaux…) les agencent, les détournent, les transforment en un acte artistique qui tout à la fois questionne le temps présent et nous déplace par sa force poétique.
Les élèves comédien·ne·s de la promotion 2019-2022 de l’ESAD – École Supérieure d’Art Dramatique de Paris ont bénéficié du partenariat avec Théâtre Ouvert durant les trois années de leur cursus. Ils·elles ont lu des textes récemment écrits, rédigé des fiches de lecture, échangé avec les auteur·ice·s lors de séances dramaturgiques riches et animées.
Cette dernière année, en tant que futur·e·s professionnel·le·s, ils·elles vont se mettre au service d’un texte qu’ils·elles ont choisi parmi ceux proposés par Théâtre Ouvert, La Grande Dépression, du jeune auteur Raphaël Gautier. Ils·elles vont l’expérimenter au plateau durant un travail de quinze jours, dirigé par Maëlle Dequiedt : déploiement du sens et de la dramaturgie dans l’espace, interprétation et oralisation du texte, élaboration d’une mise en espace.
Ces jeunes comédien·ne·s, grâce au dispositif de l’EPAT, vont éprouver l’écriture d’un auteur en début de parcours, profiter de la pratique chevronnée d’une metteuse en scène et se confronter à la réception d’un public.
« La Grande Dépression est une fantaisie historique, une hallucination documentée. Sur les planches de son théâtre mental, un personnage dépressif confronte les remèdes médicamenteux qui lui sont proposés aux remèdes collectifs apportés, dans les années 30, à la Grande Dépression. Sur un continent, Walter Disney veut avaler toute la réalité dans un univers enchanté. Sur un autre continent, des nationaux-socialistes mettent en musique une terrifiante utopie. Les deux empires se regardent, se rejettent et s’attirent. Dans cette traversée, on croisera : des musicologues nazis, des coloristes de dessin animé, des peluches Mickey Mouse, des parcs d’attraction, des SS en reconversion professionnelle, des projectionnistes aveugles, des planètes errantes… »
– Raphaël Gautier
À travers le prisme de ce.tte grand.e Dépressif.ve, le texte de Raphaël Gautier mêle avec humour l’histoire intime à une Histoire du 20e siècle dont nous sommes largement les héritier·ère·s. Sous l’apparente fantaisie affleure la gravité d’une pensée, l’angoisse éclairée, la lucidité crue. La Grande Dépression offre un riche terrain de jeu – à l’inverse d’un parc d’attraction ? – un large éventail de situations et de registres. Il a la qualité rare de ne jamais verser dans le cynisme ni dans le relativisme. Il pose au plateau des questions profondes liées à la sidération, à l’imagerie spectaculaire, à la manipulation des masses. Il déploie une ambition et une générosité folles pour le plateau.
– Maëlle Dequiedt
Avec les élèves de la promotion 2022 de l’ESAD : Maria Aziz Alaoui, Antoine Chicaud, Melisande Dorvault, Manon Hugny, Mahaut Leconte, Xaverine Lefebvre, Mathilde Modde, Luc Roca, Louise Rieger, Thomas Roy, Gauthier Wahl
VEN 8 AVRIL À 19H30
Durée : (estimée) 1h30
Petite Salle
Carte TO
Plein tarif
€
Entrée libre
Tarif réduit
€
Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs
€
Associations, groupesà partir de 6 personnes
€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s)
€
La Grande Dépression
2019/22
Les élèves comédien·ne·s de la promotion 2019-2022 de l’ESAD ont bénéficié du partenariat avec Théâtre Ouvert durant les trois années de leur cursus. Ils·elles ont lu des textes récemment écrits, rédigé des fiches de lecture, échangé avec les auteur·ice·s lors de séances dramaturgiques riches et animées.
Cette dernière année, en tant que futur·e·s professionnel·le·s, ils·elles vont se mettre au service d’un texte qu’ils·elles ont choisi parmi ceux proposés par Théâtre Ouvert, La Grande Dépression, du jeune auteur Raphaël Gautier. Ils·elles vont l’expérimenter au plateau durant un travail de quinze jours, dirigé par Maëlle Dequiedt : déploiement du sens et de la dramaturgie dans l’espace, interprétation et oralisation du texte, élaboration d’une mise en espace.
Ces jeunes comédien·ne·s, grâce au dispositif de l’EPAT, vont éprouver l’écriture d’un auteur en début de parcours, profiter de la pratique chevronnée d’une metteuse en scène et se confronter à la réception d’un public.
LA GRANDE DÉPRESSION
Sorties publiques : vendredi 8 et samedi 9 avril (entrée libre sur réservation)
« Vous m’avez tuéR »
Dans la nuit de vendredi à samedi, Mattéo, 14 ans, laisse ce message sur les réseaux avant de ne plus donner signe de vie. 48h plus tard, une flic intervient dans le collège et interroge Noa, interne de la chambre 109 : Témoin principal ? Suspect ? Bourreau ? Noa devra répondre de ses actes, lui qui dit n’avoir rien fait.
À la façon d’un jeu de piste, dans une structure dramatique jouant sur différentes temporalités, lecteur·rice·s et spectateur·rice·s reconstituent peu à peu les pièces du puzzle de cette intrigue faisant apparaître l’ensemble des acteurs du collège, comblant peu à peu les trous de cette histoire, jusqu’à saisir le drame qui a eu lieu. Seuil aborde par la fiction les mécanismes du modèle masculin à travers les rites de passage entre hommes. À travers le drame en creux de Mattéo, l’écriture interroge la construction du modèle viril contemporain par la violence, et la notion de consentement.
NOTE D’INTENTION
Le désir d’écriture de Marilyn Mattei se situe à l’endroit de l’urgence, abordant, travaillant des sujets que l’on nomme « brûlants », tout en essayant de trouver l’angle adéquat, le pas de côté nécessaire, et s’interrogeant toujours sur ce que le théâtre pourrait dire de plus que l’espace médiatique.
EXTRAIT
NOA. J’suis de la 109
ATEM. Tu rêves « Miskine »
NOA. Sur le papier du collège c’est écrit/
Atem déchire le papier.
ATEM. Que des mots. Le collège décide de rien c’est qu’des murs. Suffit pas d’avoir le chiffre 109 gratté quelque part pour faire partie de nous autres. Va falloir faire tes preuves comme nous autres si tu veux passer le seuil et être en d’dans pour de bon.
REVUE DE PRESSE
Francetvinfo, 26 juillet : « Pour écrire ce texte, Marilyn Mattei s’est inspirée d’une série de faits divers qui se sont déroulés dans un collège où les simples bizutages entre garçons peuvent engendrer l’irréparable. Elle restitue parfaitement le langage des adolescents et pose un regard lucide sur leurs pulsions et leurs rapports de force. Un message efficace. »
Toutelaculture, 23 juillet : « Grâce à la superposition des différentes temporalités, on découvre la transformation radicale que subit Noa, poussé par ses camarades à entrer dans des jeux qui n’en sont pas. […] Les deux jeunes comédiens surprennent par leur jeu. Baptiste Dupuy interprète un Noa capable de changer en quelques instants d’émotion. Ses peurs, ses angoisses, sa colère mais aussi ses joies et ses désirs sont transmis avec beaucoup de justesse. Les passages à travers présent et passé se font sans aucune ambiguïté, l’évolution de son personnage se faisant directement ressentir. De son côté, Camille Soulerin interprète tous les autres personnages : la policière, Boris, Atem, une intervenante en éducation sexuelle ou encore une camarade de Noa. Ce choix de ne pas faire jouer à Baptiste un autre personnage permet une meilleure compréhension de l’histoire et une plus grande immersion. On ne quitte pas ce personnage central, on est avec lui tout du long. Camille réalise une prestation incroyable, changeant sa façon de se tenir, ses gestes, sa voix, pour donner vie à toutes ces personnes. »
Mordue de théâtre, 23 juillet : « Pierre Cuq a également su diriger ses acteurs à la perfection. Leurs compositions se jouent dans les tripes. Ils nous font revivre la cour d’école dans ce qu’elle a de plus féroce, avec cette fureur propre à l’adolescence, cette rage qui monte et qu’on ne contrôle pas. Dans les rares moments de liberté aussi, ils donnent à voir la jeunesse, avec cette insouciance et ce lâcher-prise si intense quand ils éclatent au grand jour. »
Scèneweb, 15 juillet : « S’il y a bien le plaisir concret, direct face à cette narration sous tension, à cette langue incisive, au suspense de cette enquête, Seuil déplie avec intelligence son propos. »
Maze, 13 juillet : « Seuil, dans un enchaînement remarquable, jette une lumière crue sur la culture du bizutage, souvent euphémisée à grands coups de « rites de passage » et « traditions ». Ici, il n’y a rien d’autre que de la violence, hurle le texte, dénonce le texte. »
Blog culture du SNES-FSU, 20 avril : « L’histoire aussi ignoble et inimaginable qu’elle puisse paraître est inspirée de faits réels : il règne encore çà et là une loi du silence sur certains rituels de bizutage… Les attendus psycho-sociaux de telles pratiques sont d’une grande complexité mais la pièce de Marilyn Mattei en fait actionner et percevoir les ressorts les plus subtils. La mise en scène de Pierre Cuq a très intelligemment pris le parti d’un récit fragmenté aux temporalités recomposées en une série de scènes dessinant à la fin le puzzle complet du drame. […] Le bon théâtre donne à penser mais pour cela il doit franchir le seuil du silence. »
Revue-frictions.net, 11 avril : « l’écriture de Marilyn Mattei ne s’embarrasse pas de fioritures, elle possède une efficace simplicité, et le metteur en scène la saisit telle quelle […] Ce qui frappe dans le déroulement du spectacle qui prend les allures d’une enquête, c’est véritablement la grâce, oui, de ces deux acteur·rice·s qui à eux deux (et un peu plus avec l’apport de voix enregistrées, mais sans vidéo, merci) parviennent à bâtir un univers sensible et trouble tout à la fois. »
Le Monde en nous, 9 avril : « Seuil pourra résonner très profondément en vous selon votre propre vécu de la violence, du harcèlement, du consentement. On n’en sort pas indemne, mais ce drame initiatique incite à une réflexion sur ces phénomènes de reproduction de la violence induits par les stéréotypes de genre. À voir… avec vos ados ! »
Arts-chipels.fr, 9 avril : « Dans Seuil, la violence n’est pas filtrée, pas transposée, pas esthétique, pas « belle ». Et les adolescents confrontés à cette situation d’agression dans une position bifrontale – de part et d’autre de l’espace scénique dans lequel ils sont inclus, comme partie prenante – ne s’y trompent pas. »
Le Coryphée, 7 avril : « Seuil est un spectacle fort, dur, touchant aussi. On en sort suffisamment secoué pour se dire qu’il est de ces spectacles absolument nécessaire de voir. »
TOURNÉE
Forme en classe :
du 4 au 7 octobre 2021 (10h30 et 14h le 4, 10h30 les 5, 6 et 9h30 le 7), collège Jehan le Povremoyne, Saint-Valery-en-Caux (76), Le Rayon Vert – Scène conventionnée d’intérêt national « Art en territoire ».
22 novembre 2021 (11h et 14h30), collège Tancrède de Hauteville, Saint Sauveur Lendelin (50), dispositif « Villes en Scène » (Département de la Manche).
9 décembre 2021 (10h, 14h, et 20h30 tout public), collège André Marlaux, Granville (50), L’Archipel – Scène conventionnée d’intérêt national « Art en territoire »
10 décembre 2021 (10h et 14h), collège La Vanlée le 8, Bréhal-sur-mer (50), L’Archipel – Scène conventionnée d’intérêt national « Art en territoire »
17 et 18 janvier 2022, collège Jacques Brel, Beuzeville (27), Pôle culturel La Cidrerie, dans le cadre du dispositif « Enfantissons, c’est essentiel ! » du réseau Enfantissage (Réseau normand jeun public).
du 24 au 27 janvier 2022 (14h), collège Gabriel de Montgommery, Ducey-les-chéris (50), Service culturel – Communauté d’agglomération du Mont Saint Michel.
Le 10 mars 2022 (10h), L’Éclat, Pont-Audemer (27), dispositif « Région en scène ».
du 14 au 25 mars 2022 (10h et 14h), tournée en Guyane, TEK, Saint Laurent du Maroni et Mana.
Le 6 mai 2022 (10h et 14h), collège Hérouville-Saint-Clair (14), Comédie de Caen – CDN
Le 19 mai 2022 (14h), collège Jean Monnet, Ouistreham (14)
Forme en salle:
Le 23 novembre 2021 (20h30), Espace Culturel, Les Pieux (50), dispositif « Villes en Scène (Département de la Manche).
3 et 4 février 2022 (14h et 19h le 3, et 10h et 14h le 4), La Halle ô Grains, Bayeux (14), Festival « Graine de Mots »
Du 5 au 9 avril 2022 (19h30 les mar/mer et 20h30 les jeu/ven/sam), Théâtre Ouvert (grande salle), Paris (75)
Les 11, 17, et 18 mai 2022 (20h30), tournée décentralisée en bocage virois, Festival « À vif », Le Préau – CDN de Vire
En juillet au Train Bleu dans le cadre du Festival Off d’Avignon
Avec Baptiste Dupuy, Camille Soulerin
Et les voix de Vincent Garanger, Thomas Guéné, Hélène Viviès
Scénographie et accessoires Cerise Guyon
Son Victor Assié, Julien Lafosse
Lumière François Leneveu
Production Lucile Carré
Diffusion Jean-Luc Weinich- Bureau Rustine
MAR, MER À 19H30 JEU À 14H ET À 20H30 VEN À 20H30 SAM À 18H00
Seul en scène, un jeune homme raconte, jour après jour, le cancer qui l’a envoyé à l’hôpital. Il rit pour faire semblant de ne pas avoir peur, il parle trop fort pour dompter sa colère et sa haine. Pourquoi lui ?
Il rudoie sa famille mais la garde tard le soir. Il se souvient de sa mère qu’une maladie lui a pris quand il avait quatorze ans. Il pense aux pièces qu’il voudrait encore jouer. Il espère qu’une victoire de l’équipe de France en coupe du monde le soignera aussi bien que ses chimiothérapies. Il est drôle, quand il ne pleure pas.
« Vous savez comment c’est quand on se fait des paris dans sa tête du genre « Si je mets cette boulette de papier dans la poubelle du premier coup tout ira bien » ? Moi je suis en train de faire la même chose avec l’équipe de France et je me dis « si on gagne je guéris, si on perd … et bah on perd » Je sais que ça n’a aucun sens je sais, mais bon… à croire que Messi c’est le cancer et que Mbappé c’est la chimio. Je vous laisse, ils sont arrivés, je vais essayer de voir le match même si je sais qu’au bout de dix minutes je vais devoir retourner dans la chambre faire mes soins… Rien ne m’empêchera de savourer cette coupe du monde. »
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Lettre à une jeune poétesse LECTURE PERFORMANCE
de Sonia Chiambretto
L’autrice présente une lecture performance de sa lettre issue du recueil, Lettres aux jeunes poétesses, paru aux Éditions de l’Arche en 2021.
Télérama, 20 avril : « Un sujet pas franchement hilarant, que ce comédien, formé au théâtre à l’Esca d’Asnières notamment, réussit à livrer sans pathos, mais avec une force, une sincérité et une drôlerie désarmantes, le tout servi par un texte brut comme un morceau de rap. »
Le Monde du ciné : « L’alchimie entre les émotions est réfléchie dans un langage éloigné du théâtre traditionnel. La plaisanterie arrive toujours à point nommé pour adoucir la dureté des mots, des scènes. L’autodérision est assumée et exploitée à son juste niveau. Un des coups de maître réside en le fait que la maladie n’est jamais dédiabolisée malgré le ton employé sur ce sujet intime voire tabou. On sera bouleversé à plusieurs instants puis rattrapé par le rire. »
Transfuge, 10 février : « Le geste vif, nerveux, la présence irradiante, Théo Askolovitch brûle les planches du théâtre. Derrière les rires, les larmes, les répliques faciles parfois, le jeune comédien offre une magnifique leçon de vie. Un spectacle nécessaire, un nom à retenir, une révélation à n’en pas douter ! »
Vanity Fair, 10 février : « On se surprend à rire beaucoup de cette histoire qui n’a pourtant rien de marrant. Théo Askolovitch a du talent – il n’en est d’ailleurs pas à sa première production – et de l’énergie à revendre. Alors qu’en bande sonore passent des extraits de matchs de foot – sa passion -, il saute sur place, boxe dans le vide… Il nous l’assure d’ailleurs, un sourire en coin : il aurait pu être un champion du ballon rond, si la maladie ne l’avait pas stoppé dans sa lancée. La salle rit. Théo Askolovitch ne se prend jamais au sérieux. C’est d’ailleurs certainement ce qui l’a sauvé. »
66 jours PRODUCTION Saiyan
COPRODUCTION Comédie de Caen – CDN de Normandie Avec le soutien de Théâtre Ouvert – Centre National des Dramaturgies Contemporaines
Lettre à une jeune poétesse PRODUCTION Le Premier Épisode
COPRODUCTION Théâtre Ouvert – Centre National des Dramaturgies Contemporaines, Nanterre-Amandiers et La Nouvelle Vague
Avec le soutien de la Région Île-de-France
Mot d’ordre, action brutale, polices de caractères, montage poétique. De la police de proximité dans les quartiers aux émeutes dans les grandes villes du monde, de la manifestation pacifique des Algériens à Paris en octobre 1961 au survol des drones sur les zones dites « sensibles », du témoignage d’une candidate au concours d’entrée au sein de la Police nationale à la patrouille d’un robot-policier dans les rues de Dubaï, l’ensemble fait s’élever une constellation de voix. Il révèle de façon saisissante toute l’ambiguïté de notre rapport à l’autorité.
Avec Théo Askolovitch, Sonia Chiambretto, Lawrence Davis, Émile-Samory Fofana, Rita Foudali, Julien Masson, Kaïna Sananikone
Durée : 1h05
Grande Salle
Carte TO
Plein tarif
6€
Entrée libre
Tarif réduit
4€
Entrée libre
Universités, lycées, collègesgratuité pour les accompagnateurs
4€
Associations, groupesà partir de 6 personnes
4€
Comité d'entreprise, adhérents Ticket-Théâtre(s)
4€
TIMLIDEUR
Promotion 2019/22
Cette sortie publique est le fruit de trois années d’accompagnement des élèves-comédien.nes de l’Ecole supérieure de théâtre de Bordeaux Aquitaine-L’éstba pour découvrir des nouvelles écritures et rencontrer des autrices et des auteurs. Les deux premières années les élèves ont lu des textes parmi ceux que nous recevons et ont rencontré leurs auteurs et leurs autrices lors de séances de discussions sur les dramaturgies. Cette troisième année, ils participent à un travail de quinze jours d’exploration d’un texte inédit, choisi collégialement, TIMLIDEUR, de Grégoire Vauquois, sous la direction d’Eugen Jebeleanu et en présence de l’auteur.
Troisième volet de la série de portraits de femmes modernes en amour, De la disparition des larmes prend la forme d’une performance musicale où, à travers le corps et la voix d’une comédienne, le réel d’une poésie slamée vient se frotter à la fiction théâtrale.
Ce morceau étend le moment suspendu universel et incommensurable de la plainte. Ici, l’autrice Milène Tournier, le créateur sonore Lucas Lelièvre et la metteure en scène et interprète Lena Paugam s’étonnent de la disparition progressive des larmes dans le monde moderne et se demandent comment le temps court et s’arrête parfois. En quelle mesure les lamentations sèches de la femme qui nous parle sont-elles contraires au sens de l’Histoire ? Y aurait-t-il un parallèle à faire entre le réchauffement climatique et la pétrification de sa vie ? En quoi le retour des larmes y ferait-il révolution ?
Le texte est adressé à un spectateur inconnu, dont on ne sait plus rien, qui a disparu depuis longtemps et qui, peut-être, est dans la salle. Celle qui parle a 35 ans mais pourrait en avoir mille. Elle fait partie de ces gens qui traversent le monde en invisibles, qui existent sur les marges. Elle occupe ses journées avec les vieux de son immeuble. D’un appartement à l’autre, celui de Madame A., de Monsieur B., de Monsieur C., elle peuple les solitudes et met son corps au service des solidarités muettes. Depuis la tour de banlieue où elle habite, immobile depuis vingt ans, restée là à attendre celui qui est parti, elle observe les nuages, collectionne des phrases, regarde BFM, et médite chaque jour sur ce qui reste et ce qu’on oublie.
Le spectacle est aussi présenté à l’Étoile du Nord – Scène conventionnée d’intérêt national Art et Création pour la danse : vendredi 19 et samedi 20 novembre à 20h
« Quand j’ai dirigé le théâtre de Gennevilliers j’ai fait personnellement pendant des années des ateliers d’écriture. Sabine Garrigues y venait comme des centaines d’autres de façon anonyme et joyeuse. Vers 2016 ou 2017, j’ai su que Sabine avait perdu sa fille au Bataclan. J’ai écrit à Sabine pour lui dire mes pensées et elle m’a dit qu’elle essayait d’écrire et, si cela ne me gênait pas, elle voudrait que je lise. J’ai dit oui et régulièrement je recevais des e-mails avec des textes épars. Je n’ai jamais donné mon avis, c’est bien c’est mal. J’ai lu et je disais : Sabine j’ai lu. C’était le contrat : lire et savoir qu’on est lu. Parfois ça peut aider. Puis les textes se sont mis en forme, se sont organisés. Et c’est cela qu’elle m’a envoyé cet été et c’est cela que l’on entend ce soir. J’ai proposé à Audrey et à Stanislas de lire car Sabine les aime tous les deux, et puis le soir du 13 novembre 2015, nous jouions une de mes pièces et c’est en sortant de scène que nous avons appris ce qui se passait et cela nous a lié aussi ensemble. Ce texte, je pense, est le texte d’une personne qui a choisi la vie face à l’horreur et l’abjection. Oui la vie »