Ces regards amoureux de garçons altérés
« Assis sur le lit de la chambre 158, j’imagine. Je raconte. J’imagine que je raconte. Que j’ai cette force-là. Que je fuis plus. De peur de me montrer. La honte : ma maigreur, mes tics, mes pupilles, ma confusion. J’imagine que je joue, qu’il y a un public, que c’est un jeu, que je joue un monologue, une tirade pour Manu qui commence par : ʺsur la porte de la chambre 158, le préposé cogne trois coupsʺ.
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Dans un sauna gai de Montréal, une chambre minuscule se transforme en théâtre de la confession. Un homme y est enfermé, drogué jusqu’aux os, depuis 60 heures, depuis toujours. Son corps ne lui appartient plus et sa parole, propulsée par le Cristal Meth, est inexorable. Il raconte dans le désordre – comme il peut – les dernières années, les dernières heures. Dans le trou noir du deuil amoureux, la tête pleine, le cœur affolé, il se débat avec son envie de disparaître.
En collaboration avec le Théâtre National de Strasbourg
par et avec Stanislas Nordey