L.F.O. [low frequencies oscillations]
On vit dans l’ère du témoin, en pleine tempête médiatique. On se nourrit de témoignages. Mais qu’est-ce qui reste d’un témoignage ? Qui nous le transmet et qu’est-ce qui se perd dans ce processus de transmission ? Qu’est-ce qui a une valeur dans un témoignage : l’information ou l’émotion qu’il produit ? L’exactitude du récit ou l’authenticité de la source ? La sincérité ou la mise en scène ?
LFO (Low-frequency oscillation) est un générateur d’oscillation très basse fréquence, utilisé en musique pour commander des modulations lentes et périodiques sur un signal sonore. On se sert du principe de ce dispositif pour construire un flux d’écriture en direct en réaction immédiate à l’actualité du moment de la performance.
Ce dispositif est composé de trois artistes : une autrice (Alexandra Badea) qui écrit des textes en direct, un compositeur (Nihil Bordures) qui le transforme en matière sonore et le transmet plus loin à un acteur performeur (Thierry Raynaud) qui l’incarne sur le plateau. Un trio, un réseau, un téléphone arabe…
Pendant des mois on a constitué une base de données de textes théoriques liés à ce sujet, d’extraits de documentaires, de reportages et des monologues intérieurs. Pendant le temps de la performance en plus des textes écrits en live on puisera dans cette base pour créer une écriture immédiate. L’acteur-performeur Thierry Raynaud a la liberté totale du choix des textes et de leur durée, même dans les morceaux écrits en direct c’est lui qui décide ce qu’il restitue et ce qu’il efface. Cette partition évolue différemment chaque soir en fonction de son état d’esprit, de sa sensibilité et du moment présent.
avec Alexandra Badea, Nihil Bordures, Thierry Raynaud