Dépaysage
Manu habite à Paris avec sa femme française et leur enfant. Il rentre seul dans son pays natal pour voir une dernière fois sa mère qui, pense-t-il, va mourir. Quand il arrive, il trouve sa mère en bonne santé. Quand il arrive, sa mère vient de mourir. Quand il arrive, il est volé, violé, puis enfermé, avant de pouvoir atteindre la ville. Les histoires avancent inexorablement comme si elles n’étaient qu’une. Cette coexistence de possibles est le moteur à explosion d’un regard kaléidoscopique sur l’exil et le retour. On dirait un conte tragique. Le temps et les personnages glissent. L’avenir a la forme du passé, et vice-versa. Peut-être que l’une ou l’autre des histoires est imaginaire. Mais laquelle? « Tchouang-tseu rêve qu’il est un papillon, mais n’est-ce point le papillon qui rêve qu’il est Tchouang-tseu? », dit l’apologue chinois.
Guillermo Pisani est né en 1972 à Buenos Aires. Il vit et travaille à Paris depuis 2003. Sociologue de formation, il est actuellement doctorant en Etudes Théâtrales à Paris III, Sorbonne Nouvelle. Il collabore également à Théâtre Online. En français, il a écrit La Nostalgie du martin-pêcheur, Jean (Louis) 9, Dépaysage et Namuncura, qui fait l’objet à Théâtre Ouvert de la 7è session de l’Ecole Pratique des Auteurs de Théâtre en octobre 2009.
Dépaysage explore le thème du retour sur la terre natale, sur le mode du fantasme et de la variation. A l’intérieur de situations précises et concrètes viennent s’insinuer des ruptures de logique et des glissements qui remettent en cause le réel, nous entraînant dans le paysage mental morcelé du personnage.
Personnages : 9 H, 2 F, interprétés par 5 acteurs
10 €
Guillermo Pisani
Tapuscrit 117, mars 2008
